Sur notre route du retour, « ils » nous ont fait la totale ! Non pas celle quand on fait son plein dans une station-service dont le nom ressemble à celui énoncé…

Cela roulait très bien jusqu’au moment où ayant quitté l’autoroute de l’arbre nous étions injectés dans l’A6 et où la mauvaise météo nous a rejointe. La circulation aussi. Ainsi accompagnés nous avons fait le contournement Est de Paris dans un temps raisonnable et n’avons ensuite rencontré aucun problème majeur

A 2km avant le dernier péage de Hordain, un signal sur une camionnette annonçait « bouchon ». Cela nous a pris une bonne  vingtaine de minutes pour franchir ce péage où la « douane » faisait une action « grève du zèle » examinant à fond l’un ou l’autre camion et où le personnel de la Sanef en gilets jaunes avait été réquisitionné pour tenter tant bien que mal de diriger les véhicules pris au piège par l’arrêt des camions subissant le « zèle » bloquant tout.

Ouf ! On respire ? Il tombait alors une sorte de bruine vite transformée en vraie drache. Un peu avant la sortie vers Halle un panneau lumineux racontait que la sortie vers cette ville était fermée. Nous pensions ne pas être concernés et que cela n’était qu’un « coup de pet dans l’eau » !!!

Par effets d’accordéon, cela nous a mangé une autre demi-heure de notre temps. Par chance nous roulions vers Bruxelles, car ceux qui en venaient et se dirigeaient vers Mons ont probablement subi des retards considérables, vu les kilomètres de véhicules à l’arrêt que nous avons pu voir.

Bref : ils nous ont fait la totale.     

La Pijot est transformée en camion pour ce voyage. Et lestée pour ne pas s’envoler !

 Qu’emportons-nous de lourd ?

.Mon cadeau de Nouvel An : la cafetière qui n’a servi qu’une fois.

.Mon cadeau d’anniversaire : le vinaigrier bocal de labo.

.Quatre tiroirs aménagés contenant le service d’argenterie hérité de Mame.

.Deux béquilles anglaises pour le cas où Jipi se tordrait une cheville.

.Le nécessaire de nettoyage venant de l’appartement à Lille : seaux, wassingues, produits, brosses etc.

.Des trucs stockés à la cave et que je découvrirai là-bas.

.Nos deux personnes et leurs besoins de toilette, de manger et de boire pendant toute une journée, y compris le repas du soir chaud (à chauffer sur place) et la salade. La bouteille sera achetée sur place.

.Les « Médoc » pour soigner le diabète et les yeux opérés ainsi que l’hypertension.

.Notre bonne humeur pour que le voyage ne soit pas chiant.

Comment, ça ne pèse pas bien lourd ?

Vous osez dire cela ? C’est que vous n’avez pas fait l’effort de soupeser !

Entre-temps mes exercices maison pour me défaire d’une nouvelle attaque de vertige positionnel, n’ont pas encore produit la fin des symptômes.   

Nous sommes tenaillés par nos hormones, réciproquement et mutuellement. A chaque montée de la dopamine et de la sérotonine chez Jipi, je subis une augmentation d’adrénaline et parfois de bile au point que je pense que mon sang est devenu tout noir, mais je ne l’ai pas encore pu vérifier car je ne me suis pas blessée en cuisinant depuis plusieurs jours…

Bref, ce mois de mars n’a pas amené que du vent et des giboulées, il brise aussi nos petites habitudes casanières et chamboule notre agenda.

 Demain matin nous mettons les voiles cap au sud vers Saint-Ho. Jeudi le Jipi apposera sa magnifique signature gribouillée au bas du compromis et le lendemain nous revenons sur Bruxelles.  

 Ce n’est pas tout ! La semaine suivante Jipi ira montrer ses yeux tout neufs à l’ophtalmo de Lille.

 Pas le temps de vraiment se reposer sur ses lauriers parce qu’à la fin du mois il assumera le déménagement de ses affaires du moulin vers Saint-Ho et profitera du voyage pour acheminer la remorque qu’il vient de s’acheter…

Le vent a souflé très fort aujourd’hui. Avec toutes les ouvertures de l’appartement fermées, y compris les vasistas des WC et de la salle de bains, c’était quand même un peu inquiétant de voir voler (pas trop) les tentures sur les fenêtres de la façade principale à l’ouest.

 Ma sœur cadette qui habite en Hollande a trouvé un bout de tôle ondulée venu de nulle part qui se reposait dans son jardin. Je lui ai suggéré qu’il venait du toit du DOCKX le long du canal à Bruxelles : il y avait une vidéo à l’appui de l’envol d’une partie du toit de l’établissement.

Comme nous ne possédons pas de sabots renforcés de plomb, nous ne sommes pas sortis de peur de nous envoler.

Ce temps m’a fait penser à la tempête de 1991. Mr Dupont de La Louvière qui était un client de la fonderie où j’assumais les ventes m’en racontait une bien bonne. Je dois préciser que si son épouse n’était pas Marseillaise, elle était Corse et que Mr Dupont, qui était comptable, avait le verbiage exagéré.

Donc : le soir de la fameuse tempête, il se trouvait à Ostende avec son épouse et plus précisément dans une boîte de nuit.

Quand ils en sortaient, la tempête était à son comble. Sa femme, petite et fragile, faillit s’envoler : il eut le réflexe d’attraper le bord de son jupon… Sinon ? Qui lo sà ?

J’aimais assez Mr Dupont. J’avais connu son père et je savais par exemple que quand le papa devenu sourd par l’âge, faisait avec son fils la tournée des fournisseurs, ils s’arrêtaient en cours de route pour jouer du violon ensemble. N’est-ce pas merveilleux ?

Leur chien s’appelait Zébulon… lui aussi, je l’ai bien connu !

Dans la semaine j’avais émis une vague envie de vinaigrier. Le surlendemain Jipi allait à son ancien labo et revenait avec un fermenteur en verre. Il fera tout à fait l’affaire.

Ces trucs-là coûtent parfois très cher et font réfléchir au prix de plusieurs dizaines de litres de vinaigre… qu’ils ne produiront jamais. Ils sont souvent en grès et fragiles. Le verre aussi est fragile, mais je n’ai rien déboursé.

Il est complet avec couvercle et robinet de soutirage mais sans les tuyaux qu'on voit sur l'image.

Jipi est content (moi aussi) : voilà un objet avantageusement recyclé comme cadeau parfait de mon futur anniversaire.