Maurice est un mari attentionné pour son épouse Anne.

Pour l’hiver prochain il lui a acheté un nouveau bonnet.

C’est le bonnet d’Anne.

Areuh, areuh…

Depuis combien d’années l’avais-je dans la cuisine ? Il était déjà là avant l’arrivée de Jipi ! Je l’avais gardé pensant qu’un jour il aurait encore pu servir. On a souvent tendance à conserver les vieilles choses quand elles semblent en bon état.

Il occupait un coin dans l’armoire de cuisine et comme je ne m’en sers plus depuis longtemps, ça ne dérangeait pas de l’emballer dans un carton pour le déménagement.

Vous savez ce qu’il m’a fait ? La totale !

Ce thermos a pourri sur place par la base. En touchant la base (en bakélite ?) elle s’est effritée et par le trou on peut voir la bouteille en verre.   

Etes-vous connecté ? Nous, si peu ou pas.

Jipi porte son gsm à la ceinture, comme je n’ai généralement aucune ceinture dans mon habillement, mon portable « dort » sur le bureau tandis que je suis occupée ailleurs, souvent trop loin pour pouvoir entendre la sonnerie.

Et pour le reste ? Je suppose que « Game of Thrones » est une émission de télé ou un jeu vidéo ? Nous n’avons pas suivi l’Eurovision et n’avons aucune idée de la chanson de Duncan Laurence, vous oui ?

Je n’ai pas téléchargé une seule application pour faire ceci ou cela avec le gsm : est-ce grave docteur ? Le pire ? Je ne ressens aucun manque dans cette situation.

Il est vrai que je suis du temps ancien où l’on écrivait de longues lettres au porte-plume pour donner des nouvelles à la famille lors d’un séjour prolongé à l’étranger ; où je tapais mes textes au clavier sur une machine à écrire mécanique ; où j’ai connu les bandes perforées du télex et vu arriver les premières photocopieuses. Le summum de la communication moderne au bureau était l’avènement du fax… nous étions émerveillés !

Alors ? Vais-je m’en faire si à St-Ho nous ne disposerons que de 18Gb/s pour l’internet au lieu de 100Gb/s à Bruxelles ?

Il est sûr que nous allons mener une autre vie à St-Ho.

Ici à Bruxelles nous avons souvent le cul sur un siège ;

là-bas ce ne sera pas le cas : nous serons sur les rotules.

Quand nous sommes revenus à Bruxelles vers la mi-février, après une escapade de trois jours, nous étions étonnés de ne plus voir ni entendre Mme Gaby, la voisine de palier. Au début nous pensions qu’elle était allée chez sa fille pendant quelques jours. Le temps passait : elle ne revenait pas.

Fortuitement nous apprenions alors qu’elle séjournait dans un home quelque-part dans le Brabant wallon et qu’il s’agissait d’un départ sans retour.

Il faut préciser que Mme Gaby était de plus en plus confuse et qu’elle passait plusieurs fois par jour parfois pour demander quel jour de semaine on était… Et pas seulement chez nous, chez d’autres voisins de l’immeuble aussi. Tout cela dans un contexte d’incohérences bizarres.

Alors que nous n’avions rien vu d’un déménagement du mobilier de la dame, nous constations il y a quinze jours que son appartement était vide. D’ailleurs, hier la propriétaire me confiait les clés de cet appartement pour que les préposés chargés du relevé des calorimètres puissent y entrer mardi prochain.

Ainsi donc il est possible de disparaître tout à coup, sans que quelqu’un ne s’inquiète.