• ILS ETAIENT TROIS, ou QUATRE ?

     

    Ils étaient trois. Au début nous avions pensé qu’il s’agissait d’un groupe de 4 personnes : un homme relativement jeune (25 ans ?) aux cheveux noirs bouclés, portant un bandana et une plume blanche : il parlait beaucoup, parfois en utilisant des mots pas très communs, il apostrophait tout le monde, gentiment mais avec insistance ; une très jeune femme, peut-être adolescente, mince et fragile et très nerveuse ; un homme de petite taille avec un jeans à franges sur les mollets, rougeaud et pas bavard du tout ; un autre homme – que nous avions pris pour le responsable du groupe, probablement la soixantaine et d’un air plus ou moins distingué.

     

    Quand nous sommes arrivés dans la salle d’attente à Lille-Europe, les deux hommes derniers-cités nous ont cédé leur place assise.

     

    Ce n’est que plus tard que nous avons compris que les hommes étaient des clochards, passant leur vie dans cette salle.

    La jeune fille était sans doute en fugue en tout cas au bout du rouleau. Le monsieur de la soixantaine lui avait prêté sa couverture car elle grelottait fort. Vers 17 heures, après avoir demandé à un jeune homme si elle pouvait utiliser son gsm pour téléphoner, elle a pris son petit sac à dos et est partie on ne sait où.

    Les trois hommes étaient toujours sur place ; le plus jeune continuant à faire le clown, les deux autres silencieux… contemplant leur misère de près.

     

    Ce n’est pas possible, n’est-il pas, que de nos jours des êtres humains doivent tenter de survivre dans une salle d’attente glaciale de gare en hiver.

     

    Cela me turlupine, fort.    

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 25 Janvier 2019 à 21:02
    Adrienne

    je vous comprends

    2
    Mme Chapeau
    Samedi 26 Janvier 2019 à 09:17
    Mme Chapeau

    Malheureusement ce l'est ...

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